Place aux jeunes

Le FINN un bateau adapté aux jeunes


Support Olympique par excellence pour les grands gabarits depuis les Jeux Olympiques d’Helsinki de 1952, cela fait près de 70 ans que le Finn attire les jeunes marins ambitieux à la recherche du défi physique et du plaisir de la régate.

Continuons à entretenir cette dynamique !

Le Finn est un dériveur extrêmement complet de par son aspect technique et physique. Il a su évoluer au cours des décennies pour devenir plus accessible et moins rustique grâce notamment à une masse globale du bateau réduite et à un mât carbone qui sait s’adapter aux différences de gabarit. Pour un jeune barreur à l’étroit dans d’autres dériveurs, le Finn permet de développer des compétences techniques au travers de réglages applicables à tout type voilier. Le cheminement logique des jeunes barreurs Finnistes est le passage du Laser au Finn pour une question de puissance physique. Mais d’autres raisons peuvent motiver ce choix pour naviguer sur ce fantastique bateau… Et qui de mieux que des jeunes pour en parler !

Guillaume Boisard – Espoir du FINN Français

Présentation

Guillaume, né en 1997 et originaire de Sainte-Maxime (Var) a fait ses premier pas en Optimist, puis en Europe. Il se révèle rapidement et parvient à décrocher de bons résultats sur la scène internationale. En grande réussite en Moth Europe, et bien que déjà lourd pour la pratique de ce support, il devient vice champion d’Europe Junior en 2014. Du fait de son gabarit et de sa volonté d’accéder au circuit Olympique, Guillaume doit se résoudre à évoluer en Laser une saison avec l’équipe Espoir au Pôle France Voile de La Rochelle, en parallèle de ses études d’ingénieur. Dès que possible, Guillaume décide de basculer sur le Finn et la transition opère avec succès. Il devient très rapidement un des meilleurs Français et décroche le titre de champion de France dès sa première année en 2017 sur son plan d’eau d’entrainement rochelais, avec un rêve Olympique en tête.

Interview

Qu’est ce qui t’as motivé à faire du Finn en premier lieu ?

Depuis mes débuts en Optimist à l’âge de 7 ans, mon gabarit a toujours été plus imposant que ceux de mes concurrents du même âge. A 13 ans (soit deux ans avant l’âge limite de navigation en Optimist), mesurant déjà 1,80m j’ai du inévitablement trouver une autre monture sur laquelle m’épanouir. A Sainte-Maxime, mon club de toujours, mon entraîneur de l’époque Denis Dupin m’a proposé d’essayer les deux dériveurs à disposition – Laser et Europe – et de m’orienter naturellement vers celui sur lequel j’éprouvais le plus de plaisir. Après deux sessions de d’essai dans du mistral à 25 noeuds dans le Golfe de Saint-Tropez, je n’ai pas hésité à choisir l’Europe, un bateau anciennement olympique jusqu’aux J.O d’Athènes en 2004. L’Europe offre des sensations de barre et de pumping uniques, et le large panel de réglages des voiles, du mât et des appendices m’ont permis de parfaire mon apprentissage et d’élever mon niveau de navigation. Ces caractéristiques se retrouvent pleinement en Finn, et c’est ce qui m’a fait monter sur ce bateau !

Quels étaient tes objectifs ? Malgré le fait que le Finn de soit plus Olympique, penses tu qu’il soit possible d’avoir un projet à haut niveau en Finn ?

Depuis mes débuts en Finn en 2016, mon objectif était de m’entraîner autant que possible lors de la Préparation Olympique pour Tokyo 2020, en parallèle de mes études. Pendant cette P.O de Tokyo, mon but était de me hisser parmi les meilleurs français de la discipline en me rapprochait progressivement des places d’honneur sur les épreuves internationales. Ce fut chose faite, mais bien malheureusement, sachant à partir de novembre 2018 que le Finn allait être remplacé par un autre support aux Jeux Olympiques de Paris 2024, le rêve s’est éloigné. En revanche, il est toujours possible d’aspirer à une carrière de sportif de haut niveau en Finn. A titre d’exemple de nombreux professionnels de la voile évoluent aussi sur Finn en catégorie Junior, Senior et Master. Ce bateau reste et restera un support adapté pour se perfectionner en course en flotte puisque plus de 100 marins expérimentés s’affrontent régulièrement sur les épreuves internationales majeures : Européens et Mondiaux.

Aujourd’hui quel est ton rapport au Finn et à la voile ?

Depuis maintenant près de 2 ans, et suite à l’obtention de mon diplôme d’ingénieur et de ma première médaille internationale en Finn, j’ai mis la priorité sur ma jeune carrière scientifique dans le secteur de l’environnement. Depuis début 2022, je réside à Lausanne en Suisse et ai amené mon bateau sur le lac Léman où je navigue dès que les conditions s’y prêtent ! Désormais je participe aux régates locales et souhaite construire un calendrier plus dense pour la saison prochaine en participant aux régates nationales en Suisse et aux prochaines échéances internationales en Europe. Récemment Champion de Suisse 2022, je souhaiterais pouvoir participer aux championnats nationaux dans les pays limitrophes et viser plusieurs titres consécutifs.

Pourquoi le conseillerais tu aux jeunes marins aujourd’hui ?

Le Finn a vraiment rythmé ma vie depuis mes 18 ans, en constituant un véritable pilier et équilibre dans mon développement personnel de jeune adulte.

J’aurais tendance à encourager la pratique multi-support où le Finn permettrait de conserver le plaisir de naviguer dans des configurations de course flotte dense et où un autre support rapide nouvelle génération (foil ou non) permettrait de découvrir des sensations de vitesse sous d’autres formes.

Je pense qu’il est important de mettre en avant tout ce que le Finn peut apporter à un jeune marin : le gain d’expérience en course en flotte compte tenu de la qualité des adversaires au niveau national et international, le développement intellectuel lié à l’utilisation et l’optimisation des nombreux réglages sur le Finn (quête, tension, souplesse du mât, la voile, la dérive, etc), la dimension physique de ce sport ainsi que les sensations de glisse exceptionnelles ressenties à la barre, notamment au pumping dans les vagues.

Est-il possible de performer même avec un gabarit moyen ?

Depuis l’avènement des mâts carbones dans les années 90’, il est tout à fait possible pour un gabarit de 80 – 85kg de prétendre à des podiums nationaux et internationaux. Chaque mât est conçu sur-mesure à la demande du navigateur, en jouant sur sa souplesse longitudinale et latérale. Moi-même, à mes débuts sur ce support et pesant à l’époque 85kg, j’ai réussi à devenir Champion de France en affrontant des adversaire au gabarit plus imposant.

Palmarès

  • 2014 – Vice champion de France Jeune U17 en classe Europe
  • 2015 à 2019 – Sportif de Haut Niveau inscrit sur les listes ministérielles
  • 2016 à 2019 – Invité de l’équipe de France Olympique de Finn
  • 2017 à 2019 – 3 fois champion de France en Finn
  • 2020 – Médaillé de Bronze au Championnats du Monde Jeune U23 de Finn
  • 2022 – Champion Suisse en Finn

Aubert Lerouge – Jeune Finniste Amateur

Présentation

Aubert, originaire de la Vendée fait également ses premières armes sur l’optimist. Rapidement trop grand et trop lourd, il n’arrive plus à prendre du plaisir en régate. S’ensuit un bref passage sur l’Europe à l’âge de 12 ans. Par manque de maturité sans doute, Aubert n’accroche pas plus que cela avec les courbes douces et le large panel de réglage de l’Europe. Il ne reprend le plaisir de régate qu’en Laser sur les épreuves nationales et internationales hébergées en France de 2012 à 2017. A 1,97m et 90 kilos pendant sa dernière année de Laser et sous l’initiative de son père ayant acheté un Finn au même moment, Aubert essaye le Finn à la Rochelle. Très vite, la dynamique rochelaise et les possibilités du bateau le séduisent. Enfin un bateau adapté à son gabarit avec une grande marge d’évolution technique et physique. Si bien qu’il délaisse totalement le laser en 2018 pour coupler études et Finn.

Interview

Quel est le parcours sportif qui t’a mené à la pratique du Finn ?

J’ai toujours fais de la voile depuis petit, mais j’ai réellement pris du plaisir à régater à partir de mes 15 ans. Le laser en plus de permettre de naviguer dans une grande flotte de haut niveau demandait une bonne condition physique. Mais après des années et un gabarit imposant je ne trouvais pas de débouché dans le laser. Je n’allais pas faire une carrière dans le haut niveau mais désirait continuer à progresser et me challenger sur de belles épreuves de voile. Le Finn permettait cela, un nouveau bateau exigeant sur tous les aspects, un gréement évolutif, une flotte amicale mais de haut niveau et de nombreuses régates.

Quel serait la première chose que tu conseillerais à un jeune pour la découverte du Finn ?

L’idéal est d’entrer directement en contact avec la classe (via le site internet finnfrance.fr, le facebook). Nous somme en mesure de le mettre en contact avec le centre d’entrainement le plus proche pour lui faire essayer un Finn. Nombreux Finniste sont prêt à mettre à disposition leur finn pour une régate ou un entrainement. On retrouve des Finnistes partout en France, les plus grosses flottes sont à Cannes, Canet, La Rochelle , Saint Malo et dans le centre au CVC.

Que recherches-tu lorsque tu t’inscris à une régate du calendrier des Finn ?

D’abord c’est toujours un plaisir de discuter avec les Finnistes, très amicaux, friand de technique et source de bons conseils expérimentés. Surtout pour un jeune. Ensuite, même sur les calendriers régionaux, le niveau est élevé. On navigue contre des champions du monde dans leurs catégories (Grand Master, Grand Grand Master, ect…). On retrouve de belle flottes tant sur les étapes régionales (25 bateaux à Saint-Malo 2022) qu’au niveau national et international (72 bateaux à la Semaine Internationale de Cannes 2023). Mon objectif est de continuer à progresser pour essayer petit à petit d’obtenir de bons résultats au niveau national.

Que retiens-tu de tes premières années en Finn ? Moments forts et marquants.

Je pense que mes souvenirs les plus marquants sont les premières navigations dans la brise notamment. J’ai été fortement impressionné par la puissance du bateau avec ses 10 m² de toile mais également de sa douceur à la barre. Le surf au portant dans les vagues avec le « pomping » est une sensation exceptionnellement jouissive bien que très physique.

Au niveau de la classe, quelles sont les actions menées pour accueillir de nouveaux Finnistes ? Qu’en penses-tu ?

Tout nouvel arrivant désireux d’essayer le Finn se verra prêter un bateau. Lors de ses premières sorties il sera encadré par d’autres finnistes pour lui transmettre les rudiments du Finn. Sur le site internet sont mis à dispositions des vidéos expliquant comment gréer un Finn et les protocoles de réglages du Finn (par Fabian Pic). De nombreux articles techniques sont également disponibles. Mais le mieux est le contact humain, la ou notre classe brille et est réputée. N’importe quel marin sera heureux d’aider et d’éclairer un jeune sur tel et tel sujet.

L’idéal serait aussi de mettre en place plus d’entrainements interrégionaux avec un coach. Ce genre de projet a déjà été mis en place dans le passé et est en phase de revenir sur l’année 2023.

Je pense aussi qu’il serait important aussi d’encadrer un nouvel arrivant souhaitant acquérir un bateau ou du matériel (mat, voile…). Le choix et la manière de le choisir n’est pas anodin et peut grandement impacter ses performances sur l’eau par la suite. En tant que finniste installé, maintenant je sais vers qui me tourner pour demander des conseils. Mais pour un nouvel arrivant ce n’est pas toujours aussi simple.

Résultats

  • 2015 – 6ème Championnat de France Espoir Laser STD
  • 2019 – 6ème au GPA Finn
  • 2022/2023 – Victoire et podiums sur des régates régionales en Finn
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