L’histoire du Finn

Un Finn est un dériveur monotype de petite taille, pourvu d’une dérive et d’une seule grande voile enverguée sur un mât pivotant. C’est un bateau très sportif, maniable et rapide.

En 1949, un concours de plan fut lancé en Scandinavie pour trouver un bateau qui servirait de support au Championnat Scandinave en solitaire en 1949, et qui deviendrait par la suite le nouveau dériveur Olympique pour les jeux d’Helsinki en Finlande. Le finn pourrait alors remplacer le  » Firely  » que les scandinaves n’apprécient pas. Les trois premiers du concours ne furent pas choisis! On leur préféra le plan proposé par Rickard SARBY, coiffeur à Uppsala. Le vainqueur du concours était Harry Karlson avec son « PRICKEN »

En septembre 1949, les deux bateaux son confrontés dans des régates de petit temps. Le « Fint » (premier non du finn) devance son concurrent. Le jury attend d’organiser d’autres rencontres par temps variés. C’est en mai 1950 que se déroulent les dernières sélections. 6 manches sont disputées par un vent de 15 à 20 nds. Richard Sarby gagne 5 manches et termine second à la dernière. Le 15 mai 1950 la FYA annonce alors que le Finn devient le bateau olympique.

Entre septembre 1949 et mai 1950, Sarby avait réussi à construire 25 bateaux.

Rickard Sarby était un barreur émérite. Il avait représenté plusieurs fois son pays aux jeux Olympiques.

Depuis quelques années, la technique de la conduite du Finn et le passage des mâts bois à l’alluminium et au carbone ont permis l’approche de ce dériveur à des barreurs plus légers. (75 kg)

Le Finn est un paradoxe. A l’heure des dériveurs ultra légers, aux formes très tendues et complètement ouverts, il est à lui seul tout le contraire. Cela ne l’empèche pas d’attirer de plus en plus de barreurs.

Le finn est un mythe. Avec lui on affronte seul la mer, il faut prendre ses responsabilités et accepter le poids d’un échec. Il demande une maîtrise des techniques de réglage et une bonne condition physique. Il n’est donc pas étonnant que les barreurs de Finn constituent une sorte de confrérie unique dans le monde de la voile.

Ce n’est pas pour autant que le Finn est une série en perte de vitesse. Bien au contraire, beaucoup d’anciens champions de toutes autres séries viennent finir leur carrière sportive au rappel sur un finn. Il n’y a qu’à regarder les résultats des derniers championnats pour voir que la série des finn est toujours la plus nombreuse après les lasers. (60 participants au grand prix de l’Armistice en novembre 2006 à Hourtin).

Le finn est un mystère. Voir un dériveur lent, lourd, avec une dérive en aluminium, rester le meilleur, et le plus universel des solitaire relève bien du mystère! Il y a plus de finnistes qui ne visent pas les jeux Olympiques que de barreurs aspirants à y aller. Alors qu’est ce qui fait naviguer ces hommes et ces femmes? C’est peut être le mythe du bateau qui ne les empêche pas de naviguer au dessus de leur moyens.

A l’origine, les bateaux devaient être en bois, à franc bord. Très vite on est passé à la fabrication en bois moulé à chaud ou à froid. En 1961, on commença à construire des bateaux en plastique.

Un des plus fameux champions de Finn est le danois Paul Elvström, plusieurs fois médaillé d’or aux Jeux Olympiques, il en dira : « Le point le plus important des caractéristiques du gréement de Finn est qu’il permet d’adapter instantanément la puissance au poids du barreur et à la force du vent. Cela permet à n’importe quel barreur de régler son gréement conformément à ses possibilités et aussi à tous les concurrents de se trouver pratiquement à égalité, ce qui n’est pas possible dans les autres séries. »

Les grandes dates du Finn :

  • Janvier 1949 : La Finnish Yachting Association organise un concours de plans de dériveur en solitaire destiné à être utilisé aux Jeux Olympiques de Helsinki en 1952. Rickard SARBY ne se contente pas de dessiner les plans mais construit également un premier prototype.
  • Mai 1949 : Le premier Finn est mis à l’eau.
  • Juin 1949 : résultat du concours : le Finn n’est pas sélectionné. Des exemplaires des meilleurs dessins sont construits.
  • Septembre 1949 : Des régates de sélection sont organisées par petits airs. Le Finn est également invité et s’avère être le plus rapide.
  • Octobre 1949 : Plusieurs régates de sélection sont annoncées pour Mai 1950. Le Finn devient populaire en Suède. 20 bateaux sont construits. Les deux vagues emblème du Finn sont choisies.
  • Mai 1950 : Les régates de sélection se déroulent par fort vent. Le Finn gagne 5 courses et finit second dans la sixième.
  • 1952 : Le Finn est utilisé pour les Jeux Olympiques de Helsinki en Finlande.
  • 1956 : Première FINN GOLD CUP en Angleterre. Création de l’International Finn Association.
  • 1959 : Les premiers tissus en matière synthétique sont autorisés pour construire les voiles.
  • 1961 : Création du magazine FINNFARE. La construction des coques en polyester renforcé est autorisée.
  • 1964 : L’ IFA développe une méthode de contrôle universel des coques.
  • 1969 : La construction des mats en polyester renforcé ou en aluminium est autorisée.
  • 1973 : L’ IFA adopte la méthode du pendulum de Gérard Lamboley pour le contrôle de la répartition des masses dans la coque.
  • 1974 : Les matériaux pour la construction des coques sont libres. Le double fond est accepté. Un poids minimum pour les bômes et le safran est fixé.
  • 1984 : N’importe quel matériau flexible est autorisé pour la construction des voiles.
  • 1986 : Publication de FINNLOG. Cet ouvrage contient l’histoire de la classe et plusieurs articles technique rédigés par des spécialistes.
  • 1993 : la fibre de carbone est autorisée pour la construction des mâts.
  • 1994 : le poids minimum du mât est descendu à 8 kg.
  • 1995 : le premier mât aile est utilisé pour gagner la FINN GOLD CUP à Melbourne.
  • 1996 : le poids minimum de la coque est réduit de 5 kg et porté à 120 kg.
  • 1998 : publication du centième numéro de FINNFARE.
  • 1999 : publication de FINNATICS : histoire du Finn et ses techniques pour célébrer son 50ièmeanniversaire.
  • 2000 : pour la première fois les compétiteurs aux Jeux olympiques sont autorisés à utiliser leur propre bateau.
  • 2005 : ré-écriture complète des règles de la classe.
  • 2009 : 60 ans du FINN !
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